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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 23:21

 

http://marcburonfosse.com/

Marc Buronfosse (cb), Jean Charles Richard ( sx), Benjamin Moussay (p, kyb), Antoine Banville (dm)

 

Buronfosse.jpg

Tiens regardez, dans le foot par exemple ! La calamiteuse équipe de France a bien démontré que tout repose sur l’énergie collective et les talents individuels mis au service des autres. Et il y a justement, en musique, des alliages qui fonctionnent si bien qu'ils semblent être des évidences. Où l'on se dit que tout devrait se jouer comme ça. Que la musique devrait toujours se concevoir avec la même exigence de l’intelligence collective et surtout avec ce même feeling partagé. Le nouvel album du contrebassiste Marc Buronfosse est de cet acabit. On connaît bien le contrebassiste habitué des scènes parisiennes. On l’a repéré dans bien des occasions, aux côtés de Bojan Z ou de Stéphane Guillaume notamment. Ici c'est un album sous son nom et autour de ses propres compositions qu'il signe avec le Sound Quartet, formation au casting formidable qui réunit autour de lui 3 jeunes et fortes personnalités musicales, Jean-Charles Richard, Benjamin Moussay et Antoine Banville. Un quartet d'où émane une véritable force vive, force qui circule entre eux, énergie fluide qui passe de l’un à l’autre comme un courant continu. Particulièrement bien agencé, cet album s’appuie sur ses quatre piliers. Jean-Charles Richard exceptionnel dans son lyrisme puissant s’y fait caméléon, adaptable à tous les univers musicaux, se jouant des sonorités du baryton ou du soprano ou jouant du Shenai ou du Bansuri indiens pour apporter de nouvelles tonalités. Benjamin Moussay totalement révélé autrement et qui pour l’occasion s’exprime moins au fender joue essentiellement du piano acoustique avec une formidable autorité, faisant preuve d’une assurance dans la ligne d’improvisation absolument remarquable (Illinx Bassline). Qu’il s’agisse de ses propres interventions ou de son rôle dans l’accompagnement il y a du Cecil Taylor chez ce garçon là. Ou du Matthew Shipp. Antoine Banville quand à lui c’est le frémissement poétique, le chercheur de la pulse légère, du drive aérien. Et enfin à tout seigneur tout honneur, un très grand Marc Buronfosse qui s’affirme ici en véritable maître de la baraque, impose son dialogue et imprime la couleur et la forme. Mais aussi et surtout superbe compositeur. Car derrière ses très fortes personnalités musicales le quartet dans son ensemble se met en branle au service d’une musique passionnante. Une musique prolixe qui puise dans moultes inspirations. A la fois dense sur des thèmes à l’expressivité très forte comme sur AOC ou embarqué sur des terres plus africaines ( The cherry tree) sur lesquelles le collectif se met progressivement en ordre de marche, ou encore sur ce merveilleux Before the secound round, moment d’accalmie génial, moment de pure nudité et d’éveil des sens. Il y a, dans tous les sens du mot, un art du chromatisme évident. Et si justement Buronfose use et abuse de ces montées chromatiques, elles révèlent chacune une couleur particulière. Il se crée alors avec le talent de ces quatre là un espace où le procédé d’écriture se confond avec l’improvisation. Où le soliste est aussi important que ceux qui l’accompagnent. Il y a une passion fusionnelle dans cet album là. C’est si rare.

Jean-Marc Gelin

 

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commentaires

J
<br /> Je viens d'acheter ce cd de Buronfosse. Complètement magique, presque un miracle qu'une telle musique puisse surgir. Bravo ! Bravo ! Bravo ! Il parait même qu'en concert c'est aussi bien dis donc!<br /> <br /> <br />
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