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29 décembre 2008 1 29 /12 /décembre /2008 09:42

BMC 2008


G. Kornazov (tb), Emile Parisien (ss), Manu Codjia (g), Marc Burronfosse (cb), arl Jannuska (dm)


Nouvel album du fameux tromboniste bulgare Georgi Kornazov que beaucoup connaissent déjà, ne serait ce que pour son appartenance au Strada de Henri Texier dont il est devenu, avec le guitariste Manu Codjia (que l’on retrouve d’ailleurs ici) l’un des piliers incontournable. C’est avec la même dynamique que celle qu’il déploie chez son grand aîné de bassiste (on sait combien il participe activement à l’œuvre collective) qu’il manie ici le sens de la composition et de l’orchestration flamboyante. A partir de phrases mélodiques très belles et assez simples, Kornazov délimite ici un espace musical et développe autre chose qui va du registre de l’émotion nue et sensible à l’éclat des tramages des cuivres qui se répondent ou s’unissent dans un groove sous-jacent, très brut. A ce jeu là, Kornazov peut s’appuyer sur un fabuleux saxophoniste soprano, Emile Parisien, que tous les jazzeux de Paris connaissent déjà fort bien (et redoutent sûrement un peu). Jeune élève des classes jazz de Marciac, Émile Parisien se révèle un stupéfiant saxophoniste extraordinaire dans la maitrise du son, de l’intensité et du phrasé pur. Une énergie constante autant dans les triples croches que dans les notes tenues. L’association crée ici entre le son cristallin du soprano et les vibrations sauvages de Kornazov (Sianie) créent alors une forme contrastée intéressante. Quand à Kornazov on est depuis longtemps épatés par le registre de ce qu’il exprime. Totalement libéré des influences des anciens, Kornazov possède une telle technique de jeu que toutes les émotions passent dans sa façon de jouer. Ceux qui l’ont entendu aux côtés de Hervé Sellin, au sein du Vienna Art Orchestra ou encore du quartet de jan Schumacher savent que ce tromboniste habitué des grands prix sait à peu près tout jouer et dans toutes les circonstances. Il ne cesse de surprendre par son eu toujours lié à un sens aiguisé de l’orchestration. Quand à Manu Codjia il fait ici le liant, joue les arbitres et apporte un décalage sur un autre registre, enchaînant presque naturellement avec son compagnon de route. Véritablement dans le prolongement et la même inspiration que le travail poursuivi avec Texier, cet album à multiples facettes met en évidence le talent de ces musiciens surdoués dont on sait combien le monde du jazz se les arrache. C’est totalement mérité.
Jean-Marc Gelin

 

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